Voici un conte originaire d' Afrique du Sud...
Il était une fois fois deux fils qui étaient nés parallèles...Ils reposaient côte à côte et souffraient le martyr...Pourquoi ?
Parce qu'ils s'aimaient...et parce qu'ils avaient envie comme tous ceux qui s'aiment, de s'enlacer, de s'embrasser...mais ils étaient nés parallèles et parallèles ils devaient rester...Telle était la loi du township en ces temps où l'apartheid régnait ...
Mais un jour ils n'y tinrent plus et s'enfuirent...En chemin ils rencontrèrent un prêtre à qui ils confièrent leur peine. Celui-ci écouta et dit:
" Mes enfants, je vous comprends mais il faut respecter la loi...elle a ses raisons...et puis ne désespérez pas, vous savez bien qu'un jour le paradis vous ouvrira ses portes et que là vous pourrez vous aimer pour l'éternité"...
L'eternité c'était bien, mais loin, tellement loin...
Alors les deux fils reprirent leur route...
A quelques kilomêtres de là vivait un savant géomêtre qui les écouta et répondit:
"Je ne comprends pas votre problème...Voyons, les parallèles ne le sont pas vraiment...les lignes se rejoignent toutes à l'infini, soyez patients..."
Piètre consolation pour qui languit d'aimer...
La rencontre des rails ne les réconforta pas plus...
"Ce que vous dîtes est ridicule, les parallèles sont nécessaires en ce monde, les fils convecteurs ne peuvent se toucher, les cimes des montagnes ne bougent point et nous...vous imaginez ce qui arriverait aux trains si nous décidions de nous croiser l'un l'autre ? C'est la loi et elle doit être respectée , elle est nécessaire..."
Le temps passait mais point la peine des deux fils parallèles...
Lorsque survînt un petit nuage gris..."Bonjour les fils" s'écria t-il " vous avez l'air bien tristes"...et les fils de lui conter leur histoire...
"Mes pauvres amis" dit le nuage, "je comprends votre peine...Je peux peut-être vous aider, écoutez-moi"...Il descendit alors au bord du chemin et les enveloppa entièrement...Là dans cette douceur ouatée, les fils purent enfin s'aimer, s'embrasser et s'enlacer ...
Puis le matin arriva...Le nuage était reparti...
Bientôt sur le chemin, vint à passer le juge de la ville...cet homme était très connu dans toute la contrée pour son extrême sévérité...La loi était la loi et ne supportait aucune exception...Elle est forcément juste puisque c'est la loi...
Il marchait donc, quand sur le bord de la route quelque chose attira son attention: "une corde " s'écria-t-il, "une belle corde, solide et bien torsadée...voilà ce qu'il me faut"...
Et à midi, ce jour là alors que le soleil écrasait la township, un gibet fut dressé...au bout de la corde pendirent les corps d'une femme blanche et d'un homme noir...
...qui avaient une nuit, osé s'aimer, s'embrasser et s'enlacer...
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Et voilà cette ronde va continuer comme tous les mardis...
Grâce aux copines du Forum Mixed-Media vous allez découvrir
des choses simples ou étonnantes, mais surtout vous allez apprendre à regarder...
Et maintenant, vous qui venez de chez Ju-Lycrea, vous pouvez
vous rendre chez Françoise...
A bientôt...
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